• Sous la neige autrefois


    Je me souviens quand nous étions enfants, la neige tombait plus souvent.
    On l'attendait avec impatience, car c'était l'occasion pour faire l'école buissonnière: notre maîtresse était très frileuse et elle appréhendait de sortir dans la neige.
    On sentait à l'avance qu'il allait neiger: la couleur du ciel, les animaux qui devenaient subitement silencieux, la nature qui paraissait attendre....et nous regardions à travers les vitres, avec espoir.
    Quand les premiers flocons tombaient c'était la joie, le bonheur!!
    Dans notre égoïsme, enfantin nous ne pensions pas aux problèmes que la neige posait aux adultes: les bêtes à nourrir malgré tout, le travail à faire....
    Et bien sûr , la neige était la grande excuse pour ne pas aller à l'école!!
    Nos parents étaient indulgents ; ils comprenaient que nous avions plus envie de jouer aux boules de neige que de rester assis sur les bancs alors que la neige nous tendait ses bras immaculés!!
    On ne rentrait à la maison , que lorsque nos chaussures et nos gants étaient trempés et que nous ne sentions plus nos doigts!!


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  • Avant de connaître le confort de l’eau courante à domicile, chaque famille prataise devait faire ses provisions d’eau quotidiennes aux fontaines du village, ce qui donnait lieu parfois à des scènes mémorables.
    Ces rencontres avec les voisins étaient l’occasion d’apprendre les dernières nouvelles qui allaient de la naissance d’un veau durant la nuit, aux oreillons du petit dernier de la famille, en passant par le mariage de la nièce du frère du cousin du continent ……
    Il y en avait même (suivez mon regard) qui profitaient de l’attente forcée et prolongée du remplissage, pour ingurgiter assis sur le bord du bassin, un formidable casse croûte « maison », avec pain de campagne et prizuttu, dont le goût et le parfum de l’authenticité sont encore dans leur mémoire.
    Mais le clou du spectacle c’était quand on rencontrait Tiaré, la tahitienne du village, la femme de Victor. Tiaré était une femme sympathique et pittoresque, qui partageait avec son mari … (comment dire ?) …une attirance pour le « houblon ». Si on en jugeait par la quantité de canettes qui étaient venues mourir dans  la poubelle communale certains jours, ils devaient penser tous les deux que cette « descente » là, était aussi un sport olympique et qu’il y avait un record à battre. Aussi, par mimétisme peut être, ce brave Victor avait le même tour de taille que le tonneau qui figurait sur l’étiquette des bouteilles.
    Dans ses bons jours, donc, Tiaré chantait des airs de son pays pendant que son bidon d’eau se remplissait, et, prise dans son élan, elle pouvait aussi esquisser quelques pas de danse. Après Radio Prato pour les nouvelles, on avait Tahiti TV en couleur et en direct ! Mais la scène ne s’arrêtait pas là car notre vahiné locale était « bâtie » comme une armoire normande, et du chant tahitien on passait ensuite au numéro d’haltérophilie. Lorsque son bidon était plein (50 litres, s’il vous plait), elle le chargeait sur son épaule avec une facilité qui rendait tout le monde admiratif, et elle prenait le chemin du retour en chantonnant, son bidon sur l’épaule.
    Elle disait en riant que chanter et danser étaient le secret de sa forme, mais on n’a jamais su si son élixir bienfaiteur était le lait de coco de son atoll natal ……ou la bière d’Alsace.


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  • la neige
     

    Aujourd'hui, nous sommes sous la neige: à l'heure où j'écris, il y en a à peu près quinze cetimètres ; il est très difficile de monter au village: il faut les chaînes;
    Le plus étrange, c'est qu'il y en a plus à Ponte-leccia que chez nous!!
    Cela me rappelle une histoire: il y a quelques années quand nous étions enseignantes à Ponte-Leccia , Marie-Anne et moi, nous étions parties sous la neige . malgré les pneus neige, la voiture de Marie-Anne dérapait ; à l'époque, il n'y avait pas de barrières: c'était vers l'ancienne bergerie de Jean-Paul: la voiture glissait vers le précipice: Marie-Anne disait:
    -"Ouh! Francine!ouh! Francine!! "
    moi, cramponnée à mon siège , je disais:
    -" Ouh! lala! ouh! lala!!"
    et finalement la voiture a consenti à se diriger vers le fossé; sur ces entrefaites, Carlos , inquiet était parti derrière nous: arrivé à notre hauteur, sa voiture va aussi dans le ravin et s'appuie en douceur sur la nôtre !
    Juste derrière lui arrive Dédé et Marie-Jo qui partaient : leur voiture , incontôlable vient se mettre derrière la voiture de Carlos!!
    Nous étions tous là en train d'essayer de trouver une solution: voilà Roger Lebrun qui arrive : lui n'est pas allé dans le fossé mais il s'est arrêté pour essayer de nous aider: il n'a plus réussi à avancer!!
    Au bout d'un moment voilà Toussaint le docteur qui arrive avec le 4X4: il a tiré toutes les voitures , une après l'autre et nous a tous remis sur la route!!
    Tout cela dans un ambiance joyeuse, puisqu'il n'y avait pas eu de mal.
    Finalement , nous avons décidé de nous réunir tous le soir même pour faire une "pulendada"! (repas avec des tranches de farine de châtaignes cuite), du figatellu , du brocciu et du bon vin!

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  • Les enfants ont de drôles d'idées parfois!!
    Andriettu, qui parlait en vers, était un vieux garçon , qui aimait beaucoup le vin .Il vivait dans le hameau du haut ; le bruit courait qu'il avait un magot sous son matelas.
    Lorsqu'il est mort, quelques enfants du village, le jour de son enterrement sont allés dans sa maison; ils l'ont fouillée de fond en comble dans l'espoir de trouver un trésor!!!

    Hélas; ils n'ont trouvé que des Gauloises sans filtre , et quelques vieilleries : mais ils étaient enchantés de leur butin!!

    Ils ont essayé de fumer les cigarettes: cela en a rendu quelques -uns malades et ceux -là ont été dégoutés de la cigarette!!!
    Ils ne s'en sont pas vantés, sachant que les parents seraient fâchés!!
    N'est-ce pas , Eric, Jean-Michel, Franck, Christine??????????


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