• (CASANOVA)

    Un poème écrit par Pierrot Rolles   :

     

    Semblable à  une sentinelle

     

    Montant une garde inutile,

     

    Partagé entre terre et ciel

     

    Muet, obstiné, immobile,

     

    Guettant sans jamais se lasser

     

    Le retour de ses chers enfants,

     

    Le village n'a pas changé

     

    Mais il s'assoupit doucement.

     

     

     

    Faut il qu'il ait l'espoir tenace

     

    Pour ne pas dormir tout a fait,

     

    Pour écouter le temps qui passe

     

    Et pour se tenir toujours prêt

     

    A étreindre dans ses vieux murs

     

    Quelque villageois de retour,

     

    Qui sait si le vent ne murmure

     

    De belles histoires d'amour

     

     

     

    Toi que le chemin a guidé

     

    Là  où s'est blotti mon village

     

    Sens- tu son âme palpiter

     

    Venue tout droit du fond des âges,

     

    Hésitant car ne sachant plus

     

    Si celui qui lui vient si tard

     

    A ton enfant dans ses rues

     

    Ou s'il est venu par hasard

     

     

     

    Que reste- t'il de mon enfance

     

    De mes amis éparpillés

     

    Des joies de mon adolescence

     

    Des sérénades ,des veillées?

     

    Comme une amante bien fidèle

     

    Le vieux village nous attend

     

    Sa silhouette est éternelle

     

    Et semble défier le temps.

     

     

     

    Corse parti loin de ta terre

     

    De tes parents de tes amis,

     

    Tu brandis bien haut ta bannière

     

    Et  tu es plein de nostalgie,

     

    Car ton coeur est reste fidèle

     

    Malgré les tourments de la vie

     

    A ton ile toujours si belle,

     

    A ses montagnes , à  son maquis,

     

    Et tu rêves de retrouver,

     

    Peut-être pour tes derniers jours,

     

    La maison qui garde cachés

     

    Tes joies , tes peines , tes amours .

     

     

     

     

     


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  • En Corse, pour commémorer l'institution de la Cène, il est de coutume de confectionner des beignets aux herbes qui constituent le repas du Jeudi-Saint : c'est la Cena Domini.
    Il s'agit, on l'aura compris, de beignets traditionnels  à base d'herbes ramassées dans la campagne ainsi que des poireaux, des blettes, de l'oignon et du persil.
    Ces herbes sont symboliquement au nombre de douze mais comme il est difficile de les trouver toutes, on peut se contenter d'en utiliser cinq ou six dont les plus courantes sont :
    -la bourrache (burrascia)
    -la menthe nature
    -la menthe sauvage (mintrastu : u cabi rossu)
    -la romicia
    -le faux cresson (u lavone)
    -l'achillée (erba santa) et
    -la marjolaine
    on y ajoute :
    -du persil, des blettes
    -des poireaux et
    -des oignons frais (cibolle)
    _____

    Emincer oignons et poireaux et les faire revenir à feu très doux dans une poêle légèrement huilée.
    Réserver.
    Pour les autres ingrédients:
    Les laver, les émincer et les jeter dans de l'eau bouillante pendant 10' pour les faire blanchir et perdre leur amertume.
    Les sortir de l'eau, les égoutter, les presser pour les assécher au maximum puis les couper le plus fin possible
    Les mélanger aux oignons et poireaux et les faire cuire pendant 5' environ.
    Saler et réserver.
    Par ailleurs:
    Préparer dans un saladier, une pâte à beignets avec 400 gr de farine environ, y ajouter un paquet de levure alsacienne (ou une cuiller à café de briochain à faire dissoudre dans de l'eau tiède), un ou deux œufs (normalement  on ne met pas d'oeufs, si on veut respecter la tradition )  un peu de sel, du lait, de l'eau tiède  pour obtenir une pâte à consistance moyenne (doit former un ruban en s'écoulant).
    Y ajouter toutes les herbes, poireaux, oignons refroidis, et laisser reposer une à deux heures.
    Faire frire et consommer chaud (ou tiède)

     

    Beignets du jeudi saint

    L'erba santa (achillée )

    Beignets du jeudi saint


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  • Pâques , ce sont des souvenirs d'enfance qui remontent à la surface.

    Je revois les femmes de mon village, ma mère, ma tanteMarfise Colombani, , LilineSimoni, , Marie-Jeanne Graziani, en train de préparer le four , (dans le jardin chez Liline), qui ne servait qu'à cette occasion: il y avait longtemps que le pain n'était plus fait dans chaque maison!

     

    Le four allait servir à cuire les gâteaux qui étaient traditionnellement faits à cette période de l'année : « les canistrelli »:sorte de gâteaux secs au vin blanc , les » migliacci ou "casgiade" », les « curconi »: avec du fromage frais et de la brousse, les campanile pour les enfants : sorte de brioche en forme de couronne avec un oeuf dur(ou 2) incrusté.

    Nous les enfants, nous aidions à porter les plaques sur lesquelles étaient les gâteaux ; mais ces gâteaux étant préparés le vendredi saint , il était absolument interdit d'y toucher : il fallait faire carême! Et c'était le supplice de Tantale: ces odeurs délicieuses juste sous notre nez !!

     

    Pourtant personne ne bravait l'interdit! Nous avions trop peur d'aller griller en enfer!!

    Mais il y avait une convivialité , des rires , du bonheur tout simple.

     

    Ensuite c'était bien sûr , les oeufs qu'on peignait et qui étaient posés sur la table du salon pour être bénis ainsi que la maison , par le curé qui passait de maison en maison avec les enfants de choeur!.

     

    Et les oeufs cachés dans le jardin là aussi, défense d'y aller avant d'entendre sonner les cloches qui rentraient de Rome: il n'y en avait qu'un gros ou de tout petits oeufs colorés enfermés dans un jouet en plastique transparent; mais pour nous c 'était le bonheur!

     

    Le jour de Pâques, , qu'il pleuve , qu'il vente ou qu'il fasse beau, nous mettions nos habits neufs printaniers!

    Et nous allions faire la « merendella » (la dînette) entre gamins : en général nous partions avec des sacs très lourds; pas très loin du village ; à 10h 30 nous ne savions plus quoi faire : on mangeait et à 12h  » nous étions de retour à la maison sous les yeux étonnés de nos parents qui pensaient nous voir rentrer à la nuit tombée!!

     


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  •  

    Vénéranda

    Mariage de Pierre Colonna et Madeleine Nasica


    Qui se souvient de Vénéranda? c'était une très vieille femme (du moins dans mon souvenir); elle vivait très chichement du produit de son travail: jardin et bêtes ; elle habitait la maison dans la stretta (maintenant c'est Laurence ,la fille de Gabrielle, qui habite là);
    elle rentrait souvent avec son fagot de bois sur la tête, car elle faisait sa cuisine au feu de bois.
    Quand il y a eu de grandes chutes de neige en 1934( près de deux mètres!), elle essayait de raconter , en français, ces évènements:
    -" Vous savez," racontait-elle, il y avait des "jambons gros comme ça, qui tombaient des arbres!!"(il faut savoir qu'en langue corse, pour désigner des grosses branches ,on dit :"'ghjamboni"(prononcez: "dianboni"); donc pour elle , la traduction , c'était "jambon"!!


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  • Au village, le huit mai , on fêtait la Saint-Ange:je me souviens, quand j'étais gamine, le curé venait faire la messe .
    Nous préparions un pique-nique .On partait tous ensemble , les gens de Pratu-Supranu nous rejoignaient en passant et nous allions à la chapelle de Saint-Ange au-dessus de Pratu-Supranu.

    Le chemin semblait court, car chacun racontait une histoire, une poésie; on chantait..
    Arrivés là-haut, le curé disait la messe, on sortait la statue .
    La croix en bois qui est toujours debout sur le rocher, avait été posée par Dominique Simoni.
    Ensuite , on mangeait sur l'herbe autour de la chapelle .
    Les enfants gambadaient partout .
    Après un petit repos , nous redescendions aussi gaiement .
    En cours de route , on faisait des bouquets d'orchidées sauvages , fleurs qui fleurissent à cette époque de l'année. Nous les appelons ici, les "fleurs de St -Ange".
    Les gens de Pratu-Supranu offraient un petit verre de vin aux gens, car c'était la fête du hameau . Et nous rentrions joyeux de cette belle journée.

     


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