• Donc aujourd'hui nous évoquerons Félix, le frère de Benjamin.
    Félix et sa casquette toujours vissée sur la tête:son rêve était de posséder un képi!!Il demandait sans arrêt ,d'abord à mon père qui était gendarme, puis à Carlos qui était dans la légion , de lui donner un képi!! Et un jour, on lui en a donné un !! Il se promenait avec son képi, un sourire jusqu'aux oreilles et il se faisait admirer par les femmes!!
    Félix, à l'inverse de Benjamin, ne travaillait pas dans la maison .Lui, c'était l'homme de peine: il portait sur son dos les quartiers de boeuf pour la boucherie.Il aidait à tuer les bêtes, il charriait le bois ; toutes les tâches dures étaient pour lui.
    Il n'avait pas la vie facile:de temps en temps, il se révoltait en criant et en menaçant de tuer ses frères qui le faisaient travailler! Mais , il se calmait vite et n'a jamais fait de mal à personne.
    Félix adorait fumer! Il demandait toujours des cigarettes aux gens : sa mère ne lui en donnait pas beaucoup car le médecin ne voulait pas qu'il fume.
    Alors, lorsqu'il apercevait un paquet de cigarettes oublié sur un siège de voiture, il se servait! Les gens faisaient semblant de le gronder!
    C'est lui qui voulait aider à porter la statue , lors des processions: personne ne pouvait prendre sa place!
    Lorsque Félix de Popolasca ( un autre «  innocent ») venait à la messe au village , ils se disputaient tous les deux pour la statue et parfois , il fallait que le curé se mette en colère pour les calmer!!
    Malgré sa vie dure Félix riait tout le temps: il demandait à toutes les jeunes filles si elles voulaient l'épouser!


    Si l'une d'elle lui répondait oui, il racontait partout qu'il était fiancé!! et il était heureux car il y croyait ferme!!
    Benjamin et Félix faisaient partie du village: ils passaient une bonne partie de leur temps sur la route; dès que quelqu'un arrivait , ils se précipitaient et voulaient tout savoir sur la personne: en échange, ils lui donnaient tous les renseignements qu'elle désirait ; après c'était à elle de faire le tri!!
    Quand, on voulait savoir quelque chose, on demandait à Félix et Benjamin!!
    Hélas, eux aussi sont partis , l'un définitivement; l'autre habite chez sa soeur .Le village a eu du mal à s'habituer à ne plus les voir se promener sur la route


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  • Je vais vous parler de Benjamin et Félix: particulièrement de Benjamin ,aujourd'hu i!
    C'était deux frères , l'un plutôt brute , mais très gentil et l'autre Benjamin , effeminé mais avec son caractère !
    Benjamin , faisait tout à la maison , la lessive(au temps où la machine à laver n'existait pas ), la cuisine , le ménage, le repassage .
    Il n'hésitait pas à se disputer avec les femmes pour avoir sa place au lavoir!

    Il adorait danser, surtout les «  paso-doble » : il invitait toutes les femmes à tour de rôle et chacune se dévouait pour faire une danse avec lui.Il fallait le voir, danser fier comme Artaban: toute la salle était pour lui et immanquablement , à la fin de la danse , il mettait un genou à terre devant sa cavalière!
    Un jour, dans son élan, il a trébuché, il est tombé entraînant sa cavalière dans sa chute: il s'est relevé aussitôt et il est parti en courant craignant la colère du mari !!on ne l'a plus revu de la soirée!

    Les enfants bien sûr « l'embêtaient « de temps en temps; mais quand il s'énervait , ils partaient en courant car il donnait facilement des claques!!
    L'été, le grand plaisir de ceux-ci était d'organiser une course avec Benjamin et Félix sur la route!
    Benjamin était quand même malin: à mi-chemin du parcours, il faisait demi-tour pour arriver le premier!

    Sa passion était de servir la messe et de porter la croix en tête de la procession.
    Pendant que le curé parlait, il regardait l'assistance , les bras croisés et là c'était terrible: le regard de Benjamin, (il louche) , déclenchait des fous- rires , parmi les jeunes surtout! De plus , il chantait faux!
    Les bagarres avec les enfants, pour porter la croix , étaient épiques!!Il ne voulait pas céder sa place et les processions se faisaient presque en courant, les enfants lui disant d'accélérer!!Car les processions étaient organisées de la sorte: Les enfants (et Benjamin) avec la croix puis les femmes et enfin les hommes avec la statue.


    Il promenait souvent le chien de sa soeur: il s'appelait Pénélope: c'était un petit basset qu'il tenait en laisse: de temps en temps, Benjamin se mettait à courir et comme Pénélope n'arrivait pas à suivre il le soulevait au bout de la laisse : on ne sait si le chien était heureux ou non de ce traitement car il aboyait beaucoup!!
    Le plus grave, c'est qu'il promenait aussi son neveu dans le landau quand celui-ci était petit: il donnait de l'élan au landau et il le lâchait sur la route!!Il courait derrière pour le rattraper!! Les gens avaient beau l'engueuler, il recommençait régulièrement!!
    Benjamin et Félix  faisaient partie du village ; leur départ a causé un vide .
    Mais ils faisaient partie du charme du village et on les aimait bien!


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  • Les pratais étaient appelés : « i capi grossi pratesi »: cela était – il dû à leur prétention? À leur intelligence?? à leur manie de faire des procès à tout bout de champ? On ne sait pas!
    Toujours est-il que c'était eux qui faisaient travailler le tribunal d'Omessa!
    Il y avait un juge de paix à Omessa qui était le chef-lieu de canton.

    Ils se disputaient tout le temps, pour des histoires d'animaux qui étaient entrés dans le jardin du voisin, et qui avaient mangé les légumes; ou fit tomber les murs!

    Les plus assidus plaignants étaient Jean-Baptiste Colombani; Jean Bouchon (souvent en qualité d'accusé), Angèle-Toussainte  Nasica et bien d'autres.Les vieilles demoiselles et les veuves étaient aussi acharnées que les hommes!

    Un jour , les deux chèvres de la tante Angèle-Marie,étaient entrées dans le jardin d'Angèle -Toussainte et avaient fait des dégâts.Celle-ci, pour se venger et pour se payer, avaient caché les chèvres dans sa cave pendant quatre jours et récupérait leur lait.

    Angèle -Marie cherchait ses chèvres partout et vouait tous les voleurs aux flammes de l'enfer!
    Et un matin très tôt, elle voit de son balcon, la soeur d'Angèle-Toussainte, qui s'appelait Toussainte( quelle imagination!)arriver avec ses chèvres , et essayer de les attacher près de sa maison, en cachette!

    Elle lui saute dessus; l'autre qui n'était pas une peste comme sa soeur avait profité de l'absence de celle-ci pour ramener les chèvres à sa propriétaire, jugeant que la punition avait assez duré!
    Elle l'a traitée de tous les nom s possibles et imaginables!
    La pauvre Toussainte, sans s'énerver lui disait:
    «  Chut!! chut! Où est-ce que je les attache tes chèvres? »
    Mais l'autre n'était pas prête à passer l'éponge! Et bien sûr cette histoire s'est terminée au tribunal .....comme d'habitude!!!!


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  • Dans les années cinquante, chez nous, il était assez mal vu qu'une femme puisse fumer comme un homme.Pourtant, il existait sûrement des femmes que la cigarette attirait.Alors comment faire?

    Je me souviens une vieille femme , Ghjaseppa Simoni,, habillée à la manière ancienne:jupe longue, foulard sur la tête toujours en noir.
    Elle avait une particularité: elle aimait le tabac!

    Pour rien au monde, elle n'aurait avoué cela : mais, tout le village était au courant(il est difficile de cacher quelque chose dans un petit village! C'est comme une famille: il y a des histoires , des secrets (de Polichinelle, ), des drames des réconciliations et de la solidarité.

    Donc, Ghjaseppa, aimait « priser »: cela consiste à se mettre un peu de tabac dans les narines et à aspirer.
    Dès qu 'elle apercevait un mégot par terre , elle s'approchait ,elle faisait semblant de se gratter la cheville ou d'attacher sa chaussure , elle jetait un oeil à droite, à gauche et hop! Elle s'en emparait et se le mettait dans la poche!!

    Ensuite , quand elle était seule, (ou se croyait seule, elle le défaisait et se mettait un peu de tabac dans le nez!

    Evidemment, les enfants avaient repéré son manège!Aussi ils ne rataient pas une occasion pour l'embêter, la pauvre vieille!
    Leur jeu favori était d'attacher un mégot avec un bout de fil, de se cacher et d'attendre l'arrivée de Ghjaseppa:quand elle essayait d'attraper le mégot, ils tiraient sur le fil et le mégot avançait; elle ne se décourageait pas et essayait encore de l'attraper ! Jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'on lui faisait une farce!!

    Alors là, elle se mettait en colère , et nous traitait ( car j'y étais aussi) de tous les noms d'oiseaux possible!!
    Et nous étions très contents de lui avoir joué ce tour! Les enfants sont cruels parfois!!, Mais cela ne l'a jamais découragée!! Elle a continué jusqu'au bout à pratiquer son péché mignon!!


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  • Les leçons de morale, faisaient partie des cours obligatoires à l'école primaire, jusque dans les années soixante.J'ai l'impression , que je parle de temps préhistoriques!!
    La « maîtresse » nousavait fait une leçon sur la B.A. (la bonne action): il fallait qu'on fasse chaque jour, une BA et le lendemain à l'école, il fallait que chacun raconte sa BA de la veille.

    Quand on habite, un tout petit village il n'est pas évident de trouver chaque jour une BA, à faire!
    Il fallait se creuser la cervelle , et cela stressait un peu les enfants; car celui qui n'avait rien à dire le matin devant ses camarades, ne savait plus où se mettre!!

    Un jour , Nicole Rolles et Francine Fratacci, cherchaient justement quoi faire: et tout à coup , elles voient la vieille Vénéranda Colombani qui revenait péniblement par la place «  commune » avec son fagot de bois sur l'épaule.
    Vénéranda était une petite vieille toute courbée, qui faisait quand même, son jardin, ses petites affaires tranquillement et qui était parfois victime de petites blagues de la part des enfants.
    Par ailleurs , elle avait la réputation d'être extrèmement «  radine » , réputation en partie fondée, car à sa mort, ses neveux ont trouvé plein d'argent sous son matelas!!

    Mais , les gens à cette époque , n'étaient pas habitués à «  gaspiller «  l'argent et n'étant pas riches, ils avaient toujours peur de manquer de quelque chose!

    Nicole et Francine donc avaient trouvé leur BA du jour:elles se précipitent sur Vénéranda et lui proposent de porter son fagot de bois!
    Mais Vénéranda trouve cette gentillesse soudaine très suspecte!!Elle s'accroche à son fagot et ne veut pas le lâcher!
    - » Andate à spassu! Ô scrienzate! Lasciatemi stà!( allez vous promener! Malpolies! laissez_moi tranquille!)
    Et ainsi de suite!Pas moyen de lui faire lâcher son bois!!
    A la fin , Francine et Nicole, très déçues, s'en vont, avant qu'on ne les accuse d'embêter une vieille dame!!
    Et le lendemain matin , elles eurent du mal à faire croire à la « maîtresse » qu'on avait refusé leur bonne volonté!!!


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