• Autrefois,( jusque dans les années soixante!) les jeunes filles , étaient surveillées comme l'huile sur le feu ! Elles ne sortaient au bal qu' avec un "chaperon" (frère , cousin tante....) .Cela ne les empêchait pas d'avoir un amoureux et d'user de mille ruses pour le voir quelques minutes, pour s'écrire des mots doux...
    Les fontaines de village, ont joué un grand rôle dans ces petites ruses; on pouvait se voir; et les regards disaient tout ce qu'on ne pouvait exprimer à haute voix!Et puis, les filles ont toujours été malignes pour détourner la méfiance des parents.


    Ma cousine Suzanne , venait au village l'été et dormait avec ma grand -mère; celle-ci, très religieuse, ne voulait pas qu'elle lise autre chose que les livres de prières ; Suzanne qui n'était absolument pas intéressée par ce genre de lectures, cachait des romans photos , ou les lettres d'amoureux au creux du livre.Quand ma grand-mère lui demandait:
    -" Tu lis tes prières?"
    Suzanne répondait innocemment:
    "oui, mémé!"
    et satisfaite , mémé vaquait à ses occupations !
    Quand les jeunes gens portaient des sérénades à ma cousine et à ma soeur, ma grand-mère n'était pas contente du tout, et elle les envoyaient au diable!!


    Lorsque les amoureux étaient près à affronter les parents, il fallait d'abord avoir le courage de leur en parler!!Car ,il n'était pas question d'épouser quelqu'un sans l'accord des parents!En général, c'était la maman qui était la première informée et elle se chargeait ensuite de préparer le terrain auprès du père!
    Quand, les parents n'étaient pas d'accord, la seule solution était de les mettre devant le fait accompli: avec quelques complicités les amoureux partaient un soir en cachette, et ne revenaient que quelques jours plus tard on disait qu'ils faisaient " la scapata" : les parents n'avaient plus qu'à accepter le mariage pour l'honneur de la fille !


    La plupart du temps tout finissait bien. Mais si les parents ne voulaient vraiment pas du mariage, soit ils reniaient , le(la) coupable, soit cela finissait dans le sang!

    Heureusement les moeurs ont évolué!!!


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  • A l'heure actuelle,il n'y a pas grand monde dans le village, surtout l'hiver : nous sommes à peine un trentaine d'habitants!Mais, au début du siècle, il y avait près de cinq cents habitants!!C'est difficile à croire, car on se demande, comment ils arrivaient à se loger dans ces petites maisonnettes !


    IL y avait beaucoup de familles nombreuses et les vieux parents vivaient avec les enfants : bien sûr, les gens passaient leurs journées à la campagne,; la maison ne servait que pour manger et dormir., mis à part les veillées qui réunissaient le voisinage , le soir au coin du feu: chacun racontait son histoire ;mais souvent les veillées étaient aussi laborieuses: tout en s'amusant , il fallait par exemple écosser les haricots (ensuite, les enfants se roulaient avec délice dans les épluchures.)
    Donc, si les maisons étaient petites cela ne dérangeait personne !


    On se demande parfois comment ils ont réussi à monter ces murs dans lesquels se trouvent des pierres énormes! Sans ciment , sans béton: il faut dire qu'ils assuraient : dans toutes les vieilles maisons du village, les murs font un mètre d'épaisseur!même s'ils sont un peu de travers parfois, ils ne risquent pas de s'écrouler!!!
    Mais si vous essayez de planter un clou c'est à vos risques et périls: parfois , vous vous retrouvez avec un énorme trou; si vous tombez sur un caillou vous pouvez taper tant que vous voulez, vous n'arriverez pas à planter votre clou!!


    L'avantage c'est qu'il y fait frais l'été et c'est tempéré l'hiver car les fenêtres sont souvent petites .
    Les tuiles , sur les toits ne datent que de la dernière guerre.
    Avant, les toits étaient construits en terrasse et c'était tout un art de les fabriquer; car il ne fallait pas qu'il pleuve dans la maison; il fallait tasser la terre plusieurs fois; on mettait aussi de la paille qui était tassée elle aussi ; et pas une goutte d'eau ne passait à travers!
    Et puis quelqu'un a commencé à crépir une maison ( pour faire bien), d'autres ont suivi; maintenant il ne reste presque plus de maisons en pierre.; et c'est dommage.


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  • Toussaint,était une »figure » du village: il n'a pratiquement jamais quitté Prato.Il a toujours vécu ici
    et il faisait partie « des pierres »!
    On le voyait passer tous les jours avec sa voiturette; il allait s'occuper de sa vigne , de son jardin ; et il était heureux.
    L'été sa soeur Mado venait avec ses enfants et petits – enfants;cela perturbait un peu sa petite vie bien tranquille mais il prenait ça avec philosophie!


    Toussaint était très habile de ses mains: toute sa vie il a fabriqué des objets en bois: des « secchje », des boîtes à sel, des pétrins, et plein d'autres choses.
    Il avait ce bon sens paysan qui lui faisait envisager les choses avec une certaine sagesse.
    Il restait sceptique face aux progrès du monde moderne, et rien ne l'aurait fait changer d'avis quand il avait une idée en tête!
    Il savait à quel moment de l'année il faut planter chaque sorte de légumes; à quelle lune, il faut couper le bois; il savait si la neige qui allait tomber était de la bonne qui reste, ou juste un petit truc de rien du tout; il faisait de la bonne eau- de -vie!


    Il connaissait des tas d'histoires sur le village et ses habitants: c'est une partie de notre mémoire collective qui disparaît avec lui!
    Bien sûr, les jeunes l'embêtaient quelquefois, parce que c'était un garçon simple et peut-être naïf: son accent corse prononcé et sa mauvaise maîtrise du français les faisaient rire( les jeunes sont cruels!)


    Mais je sais qu'il leur manquera à eux aussi , parce qu'on l'aimait bien notre Toussaint!
    Il est allé rejoindre Nicolas, Carlos, la  « maîtresse «  jeannot Restlé et Pierre Nasica:
    Vous pariez que là-haut ils parlent encore du village et ils se moquent de nous????


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  • la procession de St Antoine

     

     

     

     

     
    procession de st antoine
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    encore st antoine
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  • La chapelle de St Antoine se trouve en bas du village, près du cimetière des Colonna.
    Depuis toujours, le 13 juin, il y a la messe avec bénédiction des petits pains .

    Ensuite, il y avait la procession jusqu'à Casanova avec la statue de St Antoine: les hommes portaient la statue,( Félix de Popolasca et Félix d'ici, se disputaient pour porter la statue, tous les ans!)

    C'était aussi la fête du hameau du bas: Casanova.
    Après la messe, les habitants invitaient les gens à boire un coup, et même à manger, chez eux.
    Cette chapelle a une minuscule fenêtre grillagée sous laquelle on a planté un clou( à l 'intérieur de la chapelle)

    A ce clou , il y a une ficelle à laquelle est attachée la clé.Il faut donc ouvrir la fenêtre, tirer la ficelle et attraper la clé pour pouvoir ouvrir!

    Lorsque nous avons eu le curé Mondoloni, plus question de faire la procession: il avait décrété que les statues n'ont pas besoin de prendre l'air!!
    Ensuite, il n'est plus monté faire la messe; aussi , pour conserver la tradition on a continué à fêter St Antoine sans curé: on sortait la statue, on faisait une prière et on distribuait les petits pains qu'on avait fait bénir auparavant à la messe de Ponte-Leccia.

    Ensuite, on faisait un petit apéritif(chacun apportait quelque chose).
    Mais cette année, nous avons eu la messe!!Notre curé polonais est venu, malgré son emploi du temps chargé!!!
    Nous étions 45!!(il y avait des gens de Francardo et de Popolasca.
    On a même fait la procession !
    Qui a dit que les miracles n'existaient pas???
    (demain il y aura des photos)


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