• Dans les années soixante, il n'y avait pas beaucoup de voitures dans nos villages ; aussi, les gens marchaient beaucoup;(ils faisaient du sport sans le savoir, comme Mr Jourdain faisait de la prose sans le savoir!)
    Chaque village a sa fête: chez nous , c'est le 15 août ; à Popolasca , c'est le 8 septembre et à Castiglione, c'est le 29 septembre.

    Pour rien au monde, les jeunes gens (filles et garçons) n'auraient manqué cela!
    Pour les garçons, c'était facile, mais les filles avaient plus de mal à obtenir l'autorisation d'aller à la fête: il fallait absolument trouver "un chaperon" pour les surveiller!

    Alors, pour avoir le consentement, des parents, on leur disait qu'il fallait absolument qu'on chante à la messe(Grâce à Mado Mariotti et à Simone, il y avait une mini- chorale au village): Dany, Nicole Francine, Maryse, Marie-Josée, Dany la toulonnaise...Le seul homme, c'était Fanfan Nasica.

    On partait donc , à la suite du curé; (et avec les frères ou les jeunes filles plus âgées).Chacune mettait sa plus belle robe ; les chaussures à talon étaient mises dans un sachet; et on partait à pieds.
    Il y a 5km jusqu'à Popolasca;on les faisait en chantant.
    A cent mètres du village, on mettait les "talons", et on cachait les vieilles chaussures dans le maquis.
    Après la messe nous étions invités chez les
    habitants du village.

    Il n'y avait pas de "toilettes" à l'époque: pour les commodités, il y avait juste un seau hygiénique dans une chambre!!
    Il y avait de sacrées parties de fou-rire, avec le seau!!Sinon, il fallait aller dans le maquis!
    Et puis, il y avait le bal, moment tant attendu!!

    Cela se passait chez les Costa: Jean-Fleur et Catherine tenaient un bar tabac, boucherie , restaurant et dancing!

    Là, les filles et les garçons retrouvaient les francardais, les castiglionais, et bien sûr, les popolascais!

    On dansait jusqu"à minuit; puis, on repartait à pieds , après avoir récupéré les vieilles chaussures, pour marcher plus à l'aise.

    Et on rentrait en chantant, la tête pleine de rêves et de regrets!


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  • La route qui traverse le village est forcément le lieu le plus fréquenté, non seulement par les voitures mais par les gens: les maisons la bordent de part et d'autre.
    Dès qu'on ouvre la porte, on est sur la route.
    Aussi, elle a toujours été le lieu de promenade par prédilection, des vieux, et des jeunes.

    L'été surtout, dès que le soleil chauffe un peu moins, les gens se promènent, et le soir après manger, on remet ça.

    Dans les années soixante, les jeunes filles se promenaient, en chantant les derniers succès à la mode; les garçons les suivaient et tout le monde se retrouvait au col de "croce d'albitro" à deux km du village.
    là, on retrouvait les jeunes de Popolasca qui étaient venus à pieds eux aussi, de leur village.
    Parfois , ceux de Castiglione se joignaient au groupe.
    Et on chantait , on riait, on s'amusait ; des idylles naissaient, le temps d'un été.
    Quelquefois, on allumait de grands feux et on mangeait des crêpes.
    Les parents, ne voyaient pas toujours cela d'un bon oeil: certains n'hésitaient pas à se cacher dans le maquis pour surveiller leur fille!!!

    Il y avait des jeunes gens de Francardo qui , eux ,montaient en voiture( cela était extraordinaire à l'époque!! et les autres garçons étaient morts de jalousie!).
    C'était une vieille voiture , mais elle avait son succès quand même!!
    Le père de Nicolle Rollès avait une moto et de temps en temps, il venait faire un tour : dès qu'ils entendaient le moteur de la moto, les garçons plongeaient dans le maquis et il ne voyait que des filles sagement assises sur un rocher!
    Mais , à l'époque, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter vraiment!!
    Il n'y avait pas de drogue, pas de préservatifs ni de pilule!!


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  • Il y a actuellement , trois drapeaux corses qui flottent sur le toit de maisons neuves:
    -la maison de Robert et Dominique
    -la maison de Polo et Annie
    -la maison de Jean-Paul et Lulette
    (c'est la coutume chez nous en Corse de mettre le drapeau quand le toit de la maison est posé)

     


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  • Dans notre village, il y a deux cimetières: le communal, qui est en face du village, (au tournant) et le privé qui appartient aux Colonna et qui se trouve à St Antoine.

    Il y en a même un troisième près de Prato-Soprano: celui de la famille Colombani Jean -Baptiste.

    Ce ne sont pas forcément des endroits tristes: tous les adultes se souviennent d'y avoir mis les pieds , étant enfant, , soit pour faire peur aux copains, soit pour avoir pris les perles qu'on trouvaient sur les couronnes!!
    Ces perles étaient super pour faire des colliers!!
    Il reste quelques vestiges d'un vieux cimetière au-dessus de la "cabine" mais on ne sait pas trop quand il a été abandonné.

    Le cimetière communal, est le lieu de promenade préféré des vieilles dames qui vont entretenir les fleurs, faire un petit tour parmi les tombes ; les souvenirs doivent se réveiller en lisant les noms sur les tombes.

    Il y a une particularité dans ce cimetière:une tombe est à l'envers des autres: il paraît que c'est celle d'un curé qui aurait eu une vie pas très "catholique"!!Il a donc été puni de cette manière!!

    Dans le cimetière des Colonna il y a aussi une tombe à l'envers : mais c'est parce que la personne enterrée là , ne s'appelait pas Colonna!!Heureusement que ces préjugés sont dépassés!!

    Je me souviens de Jean-Jean Agostini, disant à la fin d'un enterrement, en se frottant les mains:
    -" Voilà une bonne chose de faite!!"


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  • A "funtana vecchja", était autrefois, un lieu convivial: tout les habitants du village s'y rencontraient à un moment ou à un autre de la journée.
    Les femmes allaient y chercher l'eau, les hommes s'y désaltéraient, et chacun trouvait un peu de temps pour se détendre et bavarder.
    Les jeunes gens y venaient surtout pour plaisanter , rire et conter fleurette aux les demoiselles sous l'oeil attentif des anciens!

    C'était un coin ombragé: le lierre y grimpait tout autour.
    Quand on tuait le cochon ,les femmes allaient laver les boyaux sous l'eau glacée de la fontaine; et il leur fallait du courage pour faire cette corvée en plein hiver!!

    Mais dès qu'il faisait bon, c'était très agréable d'aller chercher l'eau .
    Comme, il n'y avait pas de "frigo", le petit bassin qui était devant la fontaine, servait à y mettre au frais , le beurre et autres produits fragiles: chacun avait son bol ou sa boîte qui trempait dans l'eau; on venait les chercher juste quand on en avait besoin et on les remettait au frais;

    L'eau de la" funtana vecchja" restait toujours fraîche , même au plus fort de l'été, et c'était un délice de boire cette eau!
    De temps en temps quelques garnements s'amusaient à cacher le bol de beurre de quelqu'un! Alors , on entendait des cris, des menaces! Mais , tout rentrait vite dans l'ordre!

    Les enfants s'amusaient à courir après les papillons et ramassaient les herbes odorantes et les fleurs sauvages qui poussaient tout près de la fontaine: menthe et marjolaine, boutons d'or...
    Aujourd'hui la vieille fontaine est à l'abandon:son bassin n'existe plus, les herbes l'envahissent, et certains voudraient même la démolir....
    Pourtant , elle connaît tout le passé du village , elle a vu et entendu tant de choses .... Si , un jour elle disparaît, ce sera une partie de notre passé qui disparaîtra avec elle ......


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