• Il n'y a pas encore si longtemps, les élections municipales et cantonales étaient très animées ; les candidats utilisaient des moyens extrêmes pour être élus ou réélus car il est difficile de céder sa place tant on se sent irremplaçable!!

    Donc , on pouvait voir des urnes s'envoler par la trappe du grenier grâce à une panne de courant intempestive(!!!); et redescendre avec les bons bulletins; parfois , elle passait par la fenêtre et disparaissait à jamais; parfois, les morts venaient voter et on se retrouvait avec plus de votants que d'inscrits!!!

    Mais , hélas, le gouvernement s'en est mêlé et maintenant, les élections sont d'une morne tristesse!!!!
    Un jour des années quatre vingt, il y avait des élections cantonales acharnées.

    Après le scrutin, il fallait amener les enveloppes avec les résultats, au chef-lieu de canton , c'est-à dire Calacuccia.

    Donc Francine, le maire part avec, Lambert Beveraggi qui lui servait de garde du corps (pour le cas ou l'aurait braquée sur la route, afin de prendre la précieuse enveloppe!!)

    Dans la scala de Santa Regina, ils voient devant eux , le maire de Popolasca qui monte lui aussi son enveloppe à Calacuccia.

    Francine, décide de le rattraper pour faire la route ensemble (l'union faisant la force!!), et accélère.
    Lui , croyant sans doute qu'on voulait lui prendre son enveloppe, accélère à son tour; et ainsi de suite, jusqu'à leur arrivée à Calacuccia sur les chapeaux de roues!!!

    Comme, c'était les deux dernières enveloppes attendues, qui en plus risquaient de faire pencher la victoire d'un côté ou de l'autre, l'ambiance était très tendue: tout le monde se regardait avec méfiance!

    Quand ils ont vu les deux voitures se poursuivre et s'arrêter ainsi, les gens présents ont failli sortir leurs armes , croyant qu'il y avait un problème!(car , on ne rigole pas au Niolu quand il s'agit d'élections!!)

    Le maire de Popolasca, s'engouffre en courant dans l'escalier, Francine à ses trousses; elle réussit à le rattraper enfin et lui dit:
    -"Mr Costa , c'est moi!! c'est moi qui était derrière vous dans la scala!!"
    -"Ah! bon !c'était vous!!vous m'avez fait une belle peur!! vous savez que vous l'avez échappée belle??j'ai failli m'arrêter et vous tirer dessus!!!!"
    Qui risquerait sa vie pour une enveloppe, aujourd'hui?????


    votre commentaire
  • Les facteurs d'aujourd'hui ont la vie facile quoiqu'on en dise : au début du siècle, ils faisaient leur tournée à pieds!!
    Ainsi, chez nous, Nicolas Simoni , (le père de Manccicola), descendait à pieds jusqu'à Ponte-Leccia pour prendre le courrier; ensuite, il allait à Piedigriggio, à Popolasca et à Castiglione pour le distribuer et il faisait cela tous les jours!

    Il coupait à travers le maquis bien sûr; quand il était fatigué, il se faisait une petite sieste, allongé sur un mur.
    Quelquefois la sieste s'imposait d'office(lorsqu'il avait trinqué un peu trop , chez les braves gens à qui il remettait le courrier et qui en échange lui offraient un petit coup pour lui donner des forces.
    Lorsqu'il avait trop de catalogues à distribuer ( à l'époque, c'était: les galeries Lafayette et le bon marché), il en jetait quelques- uns dans le Canavaghjolu et il repartait, plus léger!!!
    C'était le spécialiste des siestes sur les murs!
    Les enfants prenaient des paris pour deviner à quel moment , il allait tomber du mur: eh! bien! personne n'a jamais gagné, car il ne tombait jamais, même quand il était "pompette".

    U ziu Niculaïu avait aussi une autre spécialité: il éternuait très fort; tout le village en profitait!
    Et le plus beau , c'est qu'à chaque éternuement, sa femme s'écriait:""CUCULU"!!! aussi fort qu'il éternuait.(prononcez "coucoulou")
    Ce qui fait que les gens attendaient en tendant l'oreille , ce "CUCULU" qui ponctuait chaque éternuement!!!
    c'était épique!!!!


    votre commentaire
  • Quand on est jeune , on aime bien se faire peur de temps en temps , ou bien ,faire peur aux autres:
    Dans les années cinquante,quelques jeunes gens du village voulaient effrayer les jeunes filles , et ensuite avoir le beau rôle en les rassurant!!

    Un soir donc, ils décidèrent de cacher une courge dans laquelle , ils avaient creusé la bouche et les yeux!
    quel meilleur endroit que le cimetière???!
    D'autant plus que la place du village :"la place de la fontaine", est située juste en face du cimetière!

    Ils portent donc, cette courge là-las, la posent bien en vue sur une tombe et mettent une bougie allumée à l'intérieur!

    Ensuite, ils retournent sur la place( c'était le soir), et quand les filles arrivent, s'écrient:
    "-regardez, regardez!! il y a quelque chose au cimetière!!"
    Effectivement, on voyait des yeux et une bouche qui bougeait


    Les filles , connaissant, les farceurs, et n'y croyant qu'à demi, veulent les mettre à l'épreuve:
    -"Allez voir ce que c'est , nous on ne rentre pas dans le cimetière, on a peur!!"
    Les garçons voulant montrer aux filles que rien ne les arrête, se dirigent , fiers et protecteurs, vers le cimetière!
    A peine, sont-ils rentrés, que , sous leur regard incrédule, la tête se met à bouger!!!
    Alors, là , c'est le sauve qui peut général;personne ne cherche à percer le secret de la tête qui bouge!!!!
    Les filles , voyant les garçons arriver, à fond de train, comme s'ils avaient vu un fantôme, leur emboîtent le pas , ou plutôt la foulée!!!Les quelques personnes qui les voient passer , se demandent, éberlués, ce leur arrive, d'autant plus qu'ils hurlent:
    -"un fantôme, un fantôme"!!il y a un fantôme dans le cimetière!!"
    -"Ils ont dû faire la fête et boire un peu trop !" se dit un pratais , fataliste
    Arrivés sur la place de la fontaine, ils s'arrêtent enfin, se disant que le fantôme ne les poursuivra pas jusque là!!!
    Effectivement" le fantôme "a renoncé à les suivre , persuadé que la leçon a été profitable!
    Car le fantôme , c'était Marie (de Marie-Augustine,) qui n'avait peur de rien et qui avait vu le manège des jeunes gens.
    Mais cela , ils ne l'ont su que bien plus tard, et je vous prie de croire que cette nuit-là, ils ont fait des cauchemars!!!
    Certains s'en souviennent encore , comme Toussaint Mariotti!!


    votre commentaire
  • Je vais encore vous parler du joueur de violon:Ange-Félix:
    Comme, le voulait la tradition ,pour le nouvel an , il allait souhaiter "pace e salute" dans toutes les maisons du village (et à l'époque , il y avait du monde !)
    Et les gens offraient un coup à boire , histoire de trinquer à l'année nouvelle.
    Dans un maison , (les gens étaient -ils plus radin sou bien , la maîtresse de maison , était-elle plus prudente??°? on lui offrit de l'eau de vie dans un tout petit verre , mais vraiment tout petit!!
    Alors Ange-Félix, but son eau de vie et au lieu de dire "pace e salute", il s'écria:
    -" Ch'ellu si ne sterpi a razza!!!"
    (en parlant du verre)
    (que cette race soit exterminée!!)
    Apparemment, il n'était pas du tout content d'avoir eu une si petite dose!!!


    votre commentaire
  • Et si je vous parlais de Jean Bouchon?


    C'était un personnage connu dans tout le canton! Bien sûr, Bouchon, c'était son surnom( il paraîtrait que son père était surnommé "carafe" :je n'ai su que très tard, son vrai nom: Jean Nasica.

    il votait toujours pour le candidat qui lui donnait le plus d'argent(il faut dire qu'il avait un famille nombreuse à nourrir); il braconnait , il dérobait ; enfin , il était heureux !!
    Après une carrière agitée comme cantonnier, il eut droit à une retraite anticipée : un jour qu'il faisait du stop , il fut pris en voiture par un des grands chefs de la DDE .Mais, il ne le connaissait pas. Aussi, dans le feu de la discussion, il dit pis que pendre de ses supérieurs!Cela ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd! Jean Bouchon se retrouva à la retraite avant d'avoir pu dire ouf!!!


    Les gendarmes de Francardo adoraient Jean Bouchon:il avait l'habitude de pêcher tout nu dans le Golo, en dehors des périodes autorisées;donc , quand ils avaient envie de s'amuser, ils le surprenaient, en flagrant délit de braconnage, et l'emmenait quelques heures au poste, avec le motif"d'attentat à la pudeur"!!!Il faut dire que les gendarmes poussaient le vice jusqu'à lui cacher ses vêtements, et quand il sortait de l'eau tel que Dieu l'avait fait, ils n'avaient plus qu'à le cueillir!!!

    (suite des aventures de Jean Bouchon la prochaine fois)


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique