• Un des derniers "banghillacci" , a eu lieu dans les années soixante au village:
    Autrefois , la coutume voulait que, lorsque un veuf ou une veuve se remariait, on porte une sérénade spéciale : "le banghillacciu".
    Cela consistait à aller sous les fenêtres des mariés la nuit et , à faire un charivari avec tout ce qu'on trouvait: des casseroles , des clochettes des boîtes de conserve.......
    Plus c'était bruyant, mieux c'était.

    Et , les "jeunes mariés" les recevaient en leur offrant à boire et à manger.
    Un jour , donc , ou plutôt un soir, les jeunes gens du village (Lucien , Lambert, Emile, Ange, François Vital et plusieurs autres, ont décidé de faire le "banghillacciu" à Tine Baldacci et à Michel Colonna qui venaient de se marier(Michel était veuf).
    Ils habitaient en bas du village , à Casanova.

    Les jeunes descendent avec leurs instruments et commencent à faire un tintamarre de tous les diables: au bout d'un moment, Tine et sa soeur Marie se mettent à la fenêtre et crient aux jeunes de partir , que ce sont des malpolis, des voyous etc....
    Tout le monde s'en va déçu.Le lendemain soir, ils repartent, sous les fenêtres et recommencent le tintamarre!
    Ils crient aux mariés d'ouvrir la porte , de leur donner à boire, ils rient beaucoup , ils chantent ,; ils supplient : rien à faire .Les mariés ne se laissent pas attendrir, et menacent les jeunes de leur donner des coups de balai !

    Rien à faire: ils se font encore "incendier" et repartent bredouille !
    Le manège se poursuit plusieurs soirs de suite.Mais le dernier soir, on leur envoie de l'eau sur la tête; et Alexandre Colonna , le cousin de Michel,
    qui habitait "le Culettulu", se met à la fenêtre avec une carabine : il tire des coups en l'air en menaçant de leur envoyer des plombs dans les fesses s'ils ne déguerpissent pas sur le champ!!
    Quand, ils entendent les coups de fusil, c'est la débandade générale, le sauve qui peut!

    Adieu, casseroles , boîtes, cloches ,vin et gâteaux .
    Tout le village était aux fenêtres , ça courait dans toutes les ruelles , mais malgré leur défaite, cela reste un bon souvenir et ceux qui en parlent rient encore de ces soirées !!


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  • L'épicerie qui faisait la concurrence à trottinette , c'était celle des Colombani, Jean-Baptiste et Clémence !
    Ils étaient nombreux et chacun mettait la main à la pâte.

    Et ça criait et ça se disputait; Clémence menait son monde tambour battant tandis que Jean-Baptiste gardait toujours son calme.

    Ils tuaient les animaux pour la boucherie, sous le grand chêne au-dessus de la route (au culettulu), ou bien dans leur garage vers Cabanella.

    Les hommes de la famille portaient sur leur dos les carcasses des animaux jusqu'à la chambre froide; Félix , l'innocent, ne voulait pas toujours faire ce travail et il protestait parfois  en se plaignant à son père.
    La vie était dure et il n'y avait pas de place pour les sentiments!

    Benjamin aidait sa mère: il faisait la lessive (au lavoir), la cuisine, le ménage et surtout ne se laissait pas faire.

    Félix et Benjamin étaient au courant de tout ce qui se passait dans le village : Benjamin , derrière sa persienne épiait sans cesse ce qui se passait dans le village ( en plus, il louchait et on l'avait surnommé l'oeil de Moscou!!), tandis que Félix essayait de soutirer une cigarette aux uns et aux autres , et cherchait désespérément une fiancée !

    Le samedi soir en été , chez Colombani, il y avait le bal dans une salle qui servait pour cela.

    Lucette et Flora étaient mignonnes et les jeunes gens venaient nombreux pour leur faire la cour.
    Toute la jeunesse  allait danser, sous l'oeil méfiant de Jean-Baptiste qui les surveillait plus ou moins.
    Il y avait un vieux tourne-disques qui passait des tangos des pasos, des valses et les dernières danses à la mode!

    Quand Jean-Baptiste en avait assez du bruit et de la musique , il arrêtait tout et disait:
    "Allez, a dorme , o zitelli!!"
    et il mettait tout le monde dehors!

    pour le 15 août , c'était la foule: ils mettaient les tables dehors, même les parents venaient au bal, c'était la fêt e!
    Hélas, tout a une fin : les enfants se sont mariés et sont partis à la ville, les vieux sont morts et .... la guinguette a fermé ses volets!!


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  • Dans les années florissantes du village , il y avait deux commerces qui faisaient bar, épicerie, tabac et l'un d'eux faisait aussi boucherie.
    L'un des commerces était tenu par Jean-Baptiste et Clémence Colombani, l'autre par Toussainte et Marie Nasica.
    Cette dernière était surnommée "Trottinette" car elle n'arrêtait pas de trottiner et de remuer toute la journée:elle dirigeait son petit commerce d'une main de maître et tout le monde marchait à la baguette !
    Dans la grande salle qui faisait bar et épicerie, il y avait une table ronde dont la toile cirée était usée jusqu'à la corde et qui présentait des déchirures sur les bords.

    Trottinette, ne voulait pas entendre parler de la changer; elle ferait bien encore quelques années !

    Cette nappe fascinait les enfants , qui avaient bien envie de mettre un doigt dans les trous pour les agrandir!

    Elle vendait des caramels et à l'intérieur de ceux-ci , à certaines périodes, on pouvait gagner un autre caramel: lorsque cela arrivait, Trottinette, n'était pas du tout content ;! et c'est tout juste si elle ne mettait pas celui qui avait eu le toupet de gagner, à la porte du magasin !
    La vieille maman de Toussainte et Marie, passait ses journées , dans le coin de la cheminée, toute ratatinée, à regarder travailler ses filles et à parler avec les clients.
    Elle portait des chaussons tellement raccommodés qu'on ne savait même plus de quelle couleur ils étaient à l'origine.
    Il n'y avait pas de petits profits avec Trottinette !
    Et quand elle a disparu , son commerce a disparu avec elle.


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  • Mancecca était une vieille femme , veuve depuis "la nuit des temps".
    Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, et n'avait pas sa langue dans sa poche!

    Les enfants étaient ses ennemis jurés et ils le lui rendaient bien!!
    Elle ne supportait pas qu'ils jouent sur la place de la fontaine, car - prétendait-elle- ils empêchaient sa chèvre de dormir!!!

    Le pire, c'est quand les garçons jouaient au ballon: Mancecca se cachait derrière sa porte, et attendait que le ballon tombe dans sa cour: elle se précipitait pour l'attraper et le cacher !!

    Paul-Marc et Philippe, avaient beau la supplier , lui promettre de ne plus recommencer, elle refusait de rendre le ballon et se régalait de les voir attendre son bon vouloir!!

    Lorsqu'elle s'absentait pour aller au jardin , ils se précipitaient dans sa cour pour récupérer le ballon et recommencer à jouer.
    Alors, lorsqu'elle rentrait, elle prenait son bâton, et les menaçait des foudres de l'enfer tout en essayant de les frapper!!
    Paul-Marc et Philippe grimpaient sur les platanes , et la narguaient, mais ils ne descendaient pas avant qu'elle ne se soit décidée à partir!

    Pour le jour de l'an , c'était la trêve: les enfants allaient lui souhaiter la bonne année en espérant une petite pièce : mais chaque fois c'était la déception !

    Elle ne donnait que des biscuits rances que les enfants s'empressaient de donner aux chiens!!

    Lorsqu'il fallait passer dans les familles pour demander une bûche , afin de préparer le feu de Noël, elle refusait une fois sur deux d'en donner une!
    Aussi, dès qu'elle avait le dos tourné, les enfants lui en "volaient" une d'office.
    Ainsi, elle participait de gré ou de force au feu traditionnel ;

    Son mauvais caractère n'avait d'égal que l'acharnement des enfants à "l'embêter ,l'un expliquant sans doute l'autre !


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  • Dans les années soixante, il y avait onze élèves à l'école de Prato; l'institutrice était Marie-Françoise Simoni.

    L'école se trouvait dans la salle de mairie ,actuelle ;Il y avait une cheminée qui faisait une fumée d'enfer les jours où il y avait du vent; il fallait ouvrir toutes les fenêtres, pour ne pas mourir asphyxiés!!

    Ce qui fait qu'au lieu d'avoir chaud, les élèves et "la maîtresse," étaient complètement frigorifiés!!

    Le samedi après-midi, (à cette époque, il y avait la classe), c'était le jour de la promenade: les élèves partaient en rang, en chantant les chansons que la maîtresse leur apprenait.

    Et ils ramassaient du petit bois sec pour allumer le feu de l'école: chacun revenait avec son fagot sur l'épaule!

    Pendant les pauses , la maîtresse faisait jouer les enfants au jeu du proverbe: chacun faisait une phrase avec un mot du proverbe et un élève devait trouver à la fin de quel proverbe il s'agissait.


    Le jour où Antoine et Jacky ont commencé l'école, est resté dans la mémoire des enfants: aucun des deux ne comprenait un mot de français, et la maîtresse était obligée de leur parler corse pour se faire comprendre!

    Les autres élèves regardaient cela, les yeux ronds , se demandant d'où sortaient ces petits sauvages!!


    Mais, il y avait des moments plus durs: il fallait savoir ses leçons sur le bout des doigts, sinon gare aux coups de baguette sur les mains et aux centaines de lignes à faire!!!

    Quelques -uns n'oublieront jamais, les affluents du Rhin , ou la formule de la surface du rectangle, tellement, ils les ont copiés!!!!

    De gré ou de force , les enfants apprenaient et ...il en est resté quelque chose!!!

    Nous avons perdu notre "maîtresse" , au début de l'année et avec elle , c'est tout une époque qui disparaît!!!

    ( il y aura une vraie photo de la classe du village la semaine prochaine)


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