• La route qui traverse le village est forcément le lieu le plus fréquenté, non seulement par les voitures mais par les gens: les maisons la bordent de part et d'autre.
    Dès qu'on ouvre la porte, on est sur la route.
    Aussi, elle a toujours été le lieu de promenade par prédilection, des vieux, et des jeunes.

    L'été surtout, dès que le soleil chauffe un peu moins, les gens se promènent, et le soir après manger, on remet ça.

    Dans les années soixante, les jeunes filles se promenaient, en chantant les derniers succès à la mode; les garçons les suivaient et tout le monde se retrouvait au col de "croce d'albitro" à deux km du village.
    là, on retrouvait les jeunes de Popolasca qui étaient venus à pieds eux aussi, de leur village.
    Parfois , ceux de Castiglione se joignaient au groupe.
    Et on chantait , on riait, on s'amusait ; des idylles naissaient, le temps d'un été.
    Quelquefois, on allumait de grands feux et on mangeait des crêpes.
    Les parents, ne voyaient pas toujours cela d'un bon oeil: certains n'hésitaient pas à se cacher dans le maquis pour surveiller leur fille!!!

    Il y avait des jeunes gens de Francardo qui , eux ,montaient en voiture( cela était extraordinaire à l'époque!! et les autres garçons étaient morts de jalousie!).
    C'était une vieille voiture , mais elle avait son succès quand même!!
    Le père de Nicolle Rollès avait une moto et de temps en temps, il venait faire un tour : dès qu'ils entendaient le moteur de la moto, les garçons plongeaient dans le maquis et il ne voyait que des filles sagement assises sur un rocher!
    Mais , à l'époque, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter vraiment!!
    Il n'y avait pas de drogue, pas de préservatifs ni de pilule!!


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  • A "funtana vecchja", était autrefois, un lieu convivial: tout les habitants du village s'y rencontraient à un moment ou à un autre de la journée.
    Les femmes allaient y chercher l'eau, les hommes s'y désaltéraient, et chacun trouvait un peu de temps pour se détendre et bavarder.
    Les jeunes gens y venaient surtout pour plaisanter , rire et conter fleurette aux les demoiselles sous l'oeil attentif des anciens!

    C'était un coin ombragé: le lierre y grimpait tout autour.
    Quand on tuait le cochon ,les femmes allaient laver les boyaux sous l'eau glacée de la fontaine; et il leur fallait du courage pour faire cette corvée en plein hiver!!

    Mais dès qu'il faisait bon, c'était très agréable d'aller chercher l'eau .
    Comme, il n'y avait pas de "frigo", le petit bassin qui était devant la fontaine, servait à y mettre au frais , le beurre et autres produits fragiles: chacun avait son bol ou sa boîte qui trempait dans l'eau; on venait les chercher juste quand on en avait besoin et on les remettait au frais;

    L'eau de la" funtana vecchja" restait toujours fraîche , même au plus fort de l'été, et c'était un délice de boire cette eau!
    De temps en temps quelques garnements s'amusaient à cacher le bol de beurre de quelqu'un! Alors , on entendait des cris, des menaces! Mais , tout rentrait vite dans l'ordre!

    Les enfants s'amusaient à courir après les papillons et ramassaient les herbes odorantes et les fleurs sauvages qui poussaient tout près de la fontaine: menthe et marjolaine, boutons d'or...
    Aujourd'hui la vieille fontaine est à l'abandon:son bassin n'existe plus, les herbes l'envahissent, et certains voudraient même la démolir....
    Pourtant , elle connaît tout le passé du village , elle a vu et entendu tant de choses .... Si , un jour elle disparaît, ce sera une partie de notre passé qui disparaîtra avec elle ......


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  • La maison Colombani était le lieu d'animation du village: c'est là qu'il y avait l'épicerie, la boucherie, le bar, et le "dancing" en été.
    Ils étaient nombreux (7 enfants ) et tout le monde travaillait!
    Le père , Jean-Baptiste, conduisait un petit car avec lequel il emmenait les gens de la région, à Ponte-Leccia, Francardo et Corté.
    La mère, Clémence, dirigeait la maisonnée avec une énergie débordante; chacun mettait la main à la pâte!
    Benjamin aidait sa mère ,et tous les matins il allait laver une montagne de linge au lavoir!
    quand il n'était pas au lavoir , il aidait à la cuisine et chacun se souvient de lui, derrière la persienne du premier étage, en train d'observer, ce qui se passait sur la route.
    Comme il était assez efféminé, c'était plaisant de le voir avec son petit tablier , en train de dire:-"Oh! je ne m'en sors pas ! je dois préparer à manger pour tout le monde! après, j'ai le repassage!!"etc...


    Félix aidait pour les gros travaux : c'était la brute; mais il était très gentil.Il ne voulait pas toujours travailler et il se faisait souvent bousculer, le pauvre! Alors, il appelait son père au secours!

    Les jumelles étaient très mignonnes et tous le garçons les courtisaient: elles suivaient la mode musicale de près et c'est grâce à elles qu'on a appris le twist, le rock et tout le reste, sur le tourne-disques qui servait à faire danser la jeunesse.
    Et puis , ils sont partis à la "ville"; ils se sont mariés ; Clémence est restée avec Félix et Benjamin, puis il a fallu qu'elle parte aussi.
    Les parents ont disparu et Félix aussi .
    La maison est aujourd'hui fermée : mais que de souvenirs elle garde en elle!!!


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  • Dans les années cinquante , le curé de la paroisse s'appelait Poletti; il était originaire d'Olmi- Capella; sur la photo, on le voit avec Monseigneur Llosa : parmi, les gens , on reconnaît: Bernardin Colombani, le vieux Mariotti ; François Mariotti, Pépédru Nasica, Ursule Acquaviva (la mère de Madeleine Rolles, Ghjaseppa(la mère de Mathieu Simoni), Antoine Nasica (le frère de François Nasica).

    Le curé Poletti nous faisait le catéchisme: il fallait connaître par choeur les réponses, sinon ,on passait un mauvais quart d'heure!

    Avant lui, il paraît que le curé n'hésitait pas à distribuer des claques et des coups de pieds au derrière , aux récalcitrants!!

    Parmi les filles , celle qui avait le mieux appris ses "leçons", avait le privilège de mettre la couronne sur la tête de la statue de la Vierge, pour la Ste Marie!!

    Le curé suivant s'appelait Luciani: il était originaire du Niolu;avec lui, c'était un peu plus décontracté!

    Ensuite, à son décès , il y a eu l'abbé Mondoloni: le courant n'est pas vraiment passé: il a déclaré un jour que les pratais étaient des mécréants!!
    Et à présent , nous avons l'abbé Osieck, qui nous vient de Pologne.C'est ça l'Europe!!

     

    Nos curés 515 mai 2007)


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  • Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les processions ne sont pas toujours recueillies et solennelles, du moins pour plusieurs personnes!

    Chacun se souvient , chez nous des processions du 15 août, du temps où Benjamin et Félix étaient au village:
    Benjamin , s'appropriait la croix et partait en tête du cortège , suivi des enfants ; ensuite venaient les femmes et enfin les hommes avec la statue de la Vierge.
    Les enfants , prenaient un malin plaisir à talonner Benjamin , soit en lui disant d'aller plus vite, soit , avec en lui mettant les torches tout près(quand on a fait les processions le soir): il avait peur de se faire brûler et il partait au pas cadencé!

    Du coup, le reste de la procession n'arrivait plus à suivre le rythme: Benjamin se faisait gronder par les femmes ; il ralentissait un peu et repartait de plus belle , sous la pression des enfants et des jeunes!!

    Alors , on pouvait observer, des vides , des ralentissements , puis des accélérations intempestives au milieu des protestations!

    Les enfants se régalaient, le curé ne savait plus où donner du cantique: la moitié de la procession chantait un cantique , pendant que l'autre moitié en chantait un autre !
    La moitié du cortège était déjà arrivé à l'église pendant que l'autre moitié était encore sur la route!
    Arrivé à l'église Benjamin tempêtait qu'on ne l'y reprendrait plus :
    -" Puisque c'est comme ça, je ne porterai plus la croix!! vous vous débrouillerez sans moi, l'an prochain!!"
    Heureusement, l'année suivante, il avait oublié et personne n'avait intérêt à l'empêcher de porter" sa "croix!!!


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